L’Art du Chi

Méthode Stévanovitch

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La pédagogie de l’Ecole de la Voie Intérieure - Michèle

La pédagogie de l’Ecole

La méthode Stévanovitch est adaptée à notre époque, la transmission se fait en suivant des cours, des stages. Elle est adaptée aux occidentaux d’aujourd’hui. Elle est basée sur la découverte par l’élève de la réalité du Chi (énergie vitale) dans son propre corps, perception qui lui permet alors de l’influencer.

Nous enseignons l’Art du Chi. Il s’agit d’un art corporel énergétique issu des arts internes traditionnels chinois, le Taï Ji Quan Taï Ji Quan Le tai-chi-chuan ou tai chi ou taiji quan est un art martial chinois dit « interne » souvent réduit à une gymnastique de santé. Il peut aussi comporter une dimension spirituelle. Il a pour objet le travail de l’énergie appelée chi. et le Qi Gong Qi Gong Le qi gong, qigong, chi gong ou chi kung est une gymnastique traditionnelle chinoise et une science de la respiration qui est fondée sur la connaissance et la maîtrise de l’énergie vitale et qui associe mouvements lents, exercices respiratoires et concentration. Le terme signifie littéralement « exercice (gong) relatif au qi », ou « maîtrise de l’énergie vitale ». .

Les formes, les techniques et les exercices sont venus jusqu’à nous par une transmission corporelle, de maître à élève. La pédagogie n’était pas nécessaire, la transmission se faisait par imprégnation, l’élève partageait la vie du maître pendant de nombreuses années.

La méthode Stévanovitch est adaptée à notre époque, la transmission se fait en suivant des cours, des stages.

Elle est adaptée aux occidentaux d’aujourd’hui. Elle est basée sur la découverte par l’élève de la réalité du Chi (énergie vitale) dans son propre corps, perception qui lui permet alors de l’influencer.

Deux éléments importants :

-* Ces techniques viennent d’une autre culture et d’une autre époque.
-* Nous enseignons à des occidentaux.

Il faudra donc aborder cet enseignement en faisant abstraction de notre culture occidentale, mais aussi de la culture orientale (nous ne la connaissons pas !).

S’ouvrir à quelque chose de fondamentalement différent par un travail corporel.

Comment ?

Le secret est dans une attitude d’écoute intérieure. Les occidentaux, les orientaux, d’hier et d’aujourd’hui ont le même corps. La transmission doit passer par le corps (comme avant).

Obstacle principal :

Les occidentaux veulent comprendre avant de faire. Ils pensent également que le progrès passe par la mémorisation. Ils ramènent tout à la tête.

Moyens pédagogiques :

Pour permettre aux occidentaux d’aborder ce travail en confiance, il faut d’abord montrer que ce travail tout en étant corporel intègre une certaine logique. La logique du corps.
L’origine des mouvements est martiale. Il faut être capable d’expliquer la logique martiale du mouvement sans nécessairement rendre le mouvement efficace. En effet pour que le mouvement martial devienne efficace il faut un entraînement en force et à grande vitesse, ce qui est contraire à la pratique du Taï Ji Quan.

Nous avons toutefois une pratique pédagogique plus rapide ( Kirikido) destinée à faire comprendre cette logique martiale aux futurs enseignants de l’école. On comprend petit à petit que pour qu’un mouvement soit épuré et efficace il faut être détendu (dans la forme rapide comme dans la forme lente).

Les autres aspects que l’on découvre avec le temps et dans le désordre sont : l’appui concret sur le Tantien Tantien Centre énergétique situé dans le ventre , le jeux de pressions en diagonales, l’appui contre le sol, l’axe, le déplacement du poids…

Il faut également montrer que la recherche est accessible aux occidentaux. De nombreux exercices simples permettent au débutant de percevoir le Chi dès le premier jour. (auto-massages, détente, relaxation, respiration…)
De cette manière on démystifie ce qui, pour les occidentaux, peut sembler suspect.

Après cette mise en confiance, vient l’apprentissage proprement dit.

Sans cesse, il faudra dérouter l’élève. Pour lui permettre de progresser, d’élargir sa vision, ses perceptions, il faut procéder à l’inverse de toutes les méthodes d’apprentissage qu’il connaît.

La méthode Stévanovitch

Notre travail se divise en deux parties complémentaires : le travail au sol (techniques de Chi) et le travail en mouvement.

Sur un cours de 1h30, il faut compter 30 à 40 min au sol et 50 à 60 min en mouvement.

La difficulté du travail au sol est qu’il est exclusivement intérieur. Les moyens pédagogiques spécifiques sont :

Les muscles nous permettent de réaliser des mouvements (ex : bassin, respiration), on utilise le mouvement réel et ensuite imaginaire pour apprendre à réaliser des contractions musculaires spécifiques. Ces contractions spécifiques seront alors détournées vers la réalisation d’autres buts comme la circulation du Chi.
Nous faisons abstraction de la réalité anatomique pour aborder l’écoute intérieure. L’espace intérieur alors semble vide… Nous utilisons des images (barre, boule, ballon…) pour réaliser efficacement le travail musculaire et les déplacements de pression.
Tous les aspects de ce que nous sommes sont utilisés dans l’exécution des techniques : le travail musculaire, la sensibilité de la peau, les mouvements, la respiration, l’imagination, l’intention, la concentration, la volonté. Tous ces aspects deviennent nos outils.
La méthode comprend aussi de nombreux outils communs pour le travail au sol et pour le travail debout :

1) Dérouter :

.......pour éviter de revenir à la tête

ne pas attendre que tous les aspects d’un mouvement ou d’une technique soient acquis pour passer à un ou une autre
faire voir que le corps « sait » si on lui fait confiance. Chaque fois que l’on travaille avec la tête, on se trompe !
n’accorder aucune importance à l’aspect mémorisation
insister sur la recherche du plaisir et du jeu dans l’apprentissage
ne pas hésiter à aborder des aspects contradictoires d’une même technique d’un cours à l’autre.
le progrès ne se situe pas nécessairement dans la bonne exécution du mouvement mais plutôt dans la bonne attitude d’écoute.
apprendre aux élèves à « suivre » avec tout le corps (et non seulement avec la tête qui veut mémoriser et comprendre)
............... pour maintenir la concentration
alterner les moments d’écoute (du Chi…) et les moments dynamiques, il faut faire bouger les élèves.
faire rire, ce qui permet de se détendre et de ne pas trop se prendre au sérieux
ne pas imposer une posture, changer si c’est nécessaire
pour s’adapter aux différents publics (différence d’âge, de préparation, de pratique, de compréhension, de nature… Adapter les consignes : des recommandations à l’un peuvent être contre indiquées pour l’autre.Le mouvement « juste » d’aujourd’hui ne sera pas le mouvement « juste » de demain
faire sentir le mouvement ou la technique. Tout ce qui est imposé de l’extérieur est faux. A nous de nous mettre à leur écoute pour trouver les bons moyens

2) Avancer :

travailler avant-tout et sans cesse le Tantien, centre réel du corps et du « moi »
pratiquer systématiquement certains exercices qui démontrent que lorsqu’on est détendu, tout est facile (les roulades, les mains, les 11 exercices…) Ces exercices seront des repères visibles de progrès.
les aspects contradictoires sont aussi une manière de prendre en considération les différences de nature entre les élèves. Chacun a alors la satisfaction de saisir l’un ou l’autre élément de la technique
faire de nombreuses pratiques (sans découpage, sans parole)
aborder aussi des techniques trop avancées pour montrer vers où on va
changer de rythme, aborder la technique tantôt de manière très détaillée, tantôt de manière très rapide et globale
3) A ne pas faire :

attendre la même évolution de chaque élève, en effet chacun aborde notre travail par un autre bout qui lui convient à ce moment là.
s’imposer des objectifs, il faut au contraire s’adapter aux élèves que l’on a devant soi et revoir sans cesse nos moyens. Notre seul objectif est la présence intérieure.
croire que les élèves ont la même motivation que nous et en demander trop
croire que les élèves s’ennuient si on répète plusieurs fois la même chose.
se laisser entraîner dans du bla-bla-bla
laisser longtemps les élèves immobiles pendant qu’on explique ou que l’on ressent (nous, on a l’habitude, pas eux)
expliquer sans montrer
ramener à un mode de perception habituel (en donnant des critères anatomiques ou visuels)
ramener à un mode de pensée habituel (par abus de raisonnements, des descriptions trop détaillées…)
imposer des perceptions plutôt que susciter l’écoute et la découverte chez l’élève
se laisser influencer par les demandes des élèves
Tous ces aspects ne pourront être transmis que si l’enseignant lui-même est centré (Tantien). Si l’enseignant est lui-même dans la tête, il ne pourra que faire passer l’enseignement par la tête.
C’est pour cela que nous ne parlons pas de pédagogie dans notre école ! la pédagogie fait partie intégrante des exercices et des techniques. A vous d’observer la manière de faire des enseignants expérimentés mais aussi les effets sur vous.
si on se préoccupe de pédagogie on oublie l’essentiel de la transmission. On est dans la tête, on passe à côté !
Un enseignant de l’Art du Chi doit être présent à lui-même et à la technique qu’il enseigne. S’il est dans cet état de présence non mentale, les élèves pourront eux aussi capter la technique et apprendre ainsi à se centrer. Ils entrent progressivement dans un autre monde, guidé par leur enseignant. Le monde de la Voie Intérieure.

Michèle Stévanovitch,

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